Vents debout

Lâcher Prise

75 x 115 cm
Encres colorées et pierre noire sur papier gaufré,
Tableau marouflé sur toile
Signé et daté au dos

Lâcher prise

75 x 115 cm

Encres colorées et pierre noire sur papier gaufré

Tableau marouflé sur toile.

Pourquoi ce titre ressemble-t-il à une apostrophe ? A qui s’adresse-t-il sinon à soi-même ? La corde rouge vif, moulée en creux, est ici coupée! A-t-elle laissé échapper cette sphère tournoyante ? De quelle rupture s’agit-t-il ? Le globe est ombré par  le tracé de pierre noire. Ce tableau est dans la lignée du tableau “Premier pas” soumis aux triangulations invasives. Cette fois, la construction est si rigoureuse qu’il est possible de présenter l’œuvre à l’horizontal. Les lignes obliques se tendent comme la corde d’un arc. Ces lames tranchent le plan visuel en deux parties reliées par la rigole écarlate. Ces axes structurants se prolongent dans invisible de la chair du papier. Les blancs noient les passages colorés et un voile se pose comme un “sfumato” pour mettre en sourdine le flux vif du bleu posé en glacis. Quant au pourpre, il s’impose, creuse l’espace et boit les couleurs. Les maillages de papier gaufré, accompagnent l’exploration visuelle. Ils captent au passage les couleurs, les géométries ainsi que la rage des éclaboussures non peintes!

« Pour réussir les nuages, le secret réside dans le pinceau-encre. Il faut manier le pinceau de façon extrêmement légère et rapide. Il faut que les effets de l’encre soient variés, tantôt secs, tantôt mouillés. L’encre est mouillante pour suggérer « le poids » des nuages lequel s’efface peu à peu sans laisser de traces. L’encre est « flottante » pour montrer « la tête » des nuages qui semble à la fois avaler et cracher. Que les traits tracés soient capables d’épouser toutes les formes de nuages, ceux qui s’arrêtent au-dessus d’une vallée comme pour l’aspirer, de ceux qui voguent vers le pic lointain comme pour l’embrasser »

Tan Taig Maitre chinois de la peinture à l’encre de chine. François Cheng, « Souffle-Esprit », Paris, seuil, 1989, p.121 122