Accrochées

Premier pas

115 x 75 cm
Encres colorées sur papier gaufré,
Tableau marouflé sur toile
Signé et daté au dos

Premier Pas

Le titre de cette œuvre attire l’attention sur l’empreinte de semelle de basket qui émerge en bas à gauche du tableau. Même noyée dans une composition aux dominantes de bleu outremer et de rouges profonds, elle interroge. Est-ce le symbole des premiers pas  de l’enfant  vers une exploration du monde ?  La trace du premier homme sur la lune? Ou la mémoire dans la boue du passage d’une personne? Au vue de la pointure les deux dernières propositions sont plus probantes. L’ empreinte immobile de la semelle, traitée en négatif, cernée de rouge et d’un bourrelet continue comme une frontière, s’impose et contrebalance l’univers univers agité de flux et des enroulements. Pourtant elle s’intègre à la composition angulaire qui ouvre des fenêtres sur d’autres espaces, bien plus éloignés. Tels des fragments de miroirs, ces cisaillements dispersent des nébulosités qui dissipent les flux colorés.

« Pour réussir les nuages, le secret réside dans le pinceau-encre. Il faut manier le pinceau de façon extrêmement légère et rapide. Il faut que les effets de l’encre soient variés, tantôt secs, tantôt mouillés. L’encre est mouillante pour suggérer « le poids » des nuages lequel s’efface peu à peu sans laisser de traces. L’encre est « flottante » pour montrer « la tête » des nuages qui semble à la fois avaler et cracher. Que les traits tracés soient capables d’épouser toutes les formes de nuages, ceux qui s’arrêtent au-dessus d’une vallée comme pour l’aspirer, de ceux qui voguent vers le pic lointain comme pour l’embrasser »

Tan Taig Maitre chinois de la peinture à l’encre de chine. François Cheng, « Souffle-Esprit », Paris, seuil, 1989, p.121 122