Suivre des cours aux Beaux-Arts, offraient l’opportunité de répondre à des projets en lien avec la politique de la ville. A Besançon, lors du BVOJ de 1988 (Besançon Ville Ouverte aux Jeunes), les étudiants étaient intervenus dans la Grande rue, la rue des Granges, les places et la citadelle. Deux jeunes artistes femmes, ont marqué les esprits : Christine FROEHLY, qui avait garni de drapés les arbres et les colonnes du square Castan, et moi-même, sous le pont Battant, avec ma « sculpture flottante » composée de huit manches à air. Une manifestation qui démarrait fin mai, pour courir sur une dizaine de jours.
La catastrophe:
Seulement, si l’être humain est muni de main pour fabriquer, étreindre, créer, guérir, applaudir… Elles peuvent aussi détruire, sans motivation réelle, peut-être pour éprouver du plaisir. Cela s’appelle du vandalisme.
Lorsque que je les ai mise en place, je redoutais l’effet regrettable que le vent violent pouvait faire subir aux manches à air, plutôt que l’impact de l’Homme. Le samedi 4 juin 1988, cinq manches à air sont parties à l’eau, avec mes larmes.
Ce jour-là j’ai compris que l’art, même bienveillant, était une cible idéale : celle de l’ignorance, de colères, peut-être envers la politique de l’époque etc…Il était regrettable aussi, que nos noms n’étaient pas mentionnés à côté de nos œuvres, si bien qu’ainsi invisibilisés, il était encore plus facile de détruire sans conscience de détruire des heures de réflexion, de travail et de satisfaction. Dans ces situations-là, le fût silence assourdissant de la part des autorités. Porter atteinte à l’œuvre d’un artiste, est une blessure intime, indélébile comme un traumatisme. (Ci-dessous l’article de journal relatant le vandalisme). Depuis, la prise en compte du facteur humain et de la protection de l’œuvre sont des notions à intégrer et à mettre contractualiser.