Tableaux agités
Vents frais force 39 –
Ce grand format fait parti d’une série de cinq tableaux nommés “Force” . Ils définissent la puissance du vent avec ses gradations sur l’échelle de Beaufort. Le papier blanc et scarifié, immerge de façon plus flagrante. Il contrebalance les effilochements et les nœuds peints par superpositions de glacis. Le maillage du grillage en positif, traverse le tableau en diagonal. Chaque relief formé par sa poussé, est comme érodée laissant apparaitre le blanc du papier .
« Pour réussir les nuages, le secret réside dans le pinceau-encre. Il faut manier le pinceau de façon extrêmement légère et rapide. Il faut que les effets de l’encre soient variés, tantôt secs, tantôt mouillés. L’encre est mouillante pour suggérer « le poids » des nuages lequel s’efface peu à peu sans laisser de traces. L’encre est « flottante » pour montrer « la tête » des nuages qui semble à la fois avaler et cracher. Que les traits tracés soient capables d’épouser toutes les formes de nuages, ceux qui s’arrêtent au-dessus d’une vallée comme pour l’aspirer, de ceux qui voguent vers le pic lointain comme pour l’embrasser »
Tan Taig Maitre chinois de la peinture à l’encre de chine. François Cheng, « Souffle-Esprit », Paris, seuil, 1989, p.121 122