Tableaux agités
Grand déferlement
Œuvre sélectionnée pour le salon des Annonciades de Pontarlier en 2024. Vidéo : Centenaire du salon des Annonciades 2024
“Lever les yeux au ciel pour tenter de lire les présages”.
Je me suis immergée dans ce premier grand format. En partant du modèle d’une image de ciel, j’ai inversé en mettant la ligne d’horizon en haut du tableau, le ciel en bas.
Ainsi j’ai interprété les nébulosités mouvantes qui grignotent et avalent les montagnes. Les matières – nuages, aux ondes translucides ou opaques, déchiquètent leurs pourtours à leur contact. Les duvets s’accrochent aux textures sombres et minérales de l’hiver, se transformant sans cessent sous l’effet du vent. Des éléments interagissent avec douceur ou parfois avec violence.
Renverser le ciel !
“Je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je pense” disait Picasso. Je réagi aux évènements qui livrent leurs lots d’émotions et de réflexions, qui sont si difficiles à verbaliser. J’ai délibérément inversé la vision de cette nature pour marquer un basculement. Si les étés sont de plus en plus marqués par l’expansion des incendies provoqués par la sécheresse. Décembre et janvier 2024, époque de réalisation du tableau, sont des mois marqués par le débordement de phénomènes naturels. Les tempêtes, dans l’ouest ont laissé place aux inondations successives dans le nord-ouest de la France. En Island, la lave du volcan s’épanche et brûle des demeures, le glissement irrémédiable vers la mer par la fonte des iceberg …
Les météorologies se détraquent !
Le monde déborde et vacille. Le changement climatique intensifierait-il en même temps que le dérèglement civilisationnel* ! Tant de digues sont bafouées par “des dingues” : celles de la sagesse, de la raison, de la fraternité, de la tolérance, de la liberté, du respect de notre planète terre … Sans compter, plus graves et insoutenables, du déferlement des guerres qui renverse les frontières.