Tiré d’une expression anodine, plusieurs significations se cachent dans le titre: le temps est d’abord perçu comme météorologique, mais il est aussi intime, c’est à dire il parle du temps qui passe comme symbole du vieillissement, avec une ligne d’horizon qui indique une prémonition dans un futur. Les nuages de papier blanc ne sont pas menaçants comme dans la peinture d’un William Turner. Ils sont fluides, aériens, tels les brumes d’une peinture chinoise ou japonaise. Sont-ils annonciateurs de pluies bienfaitrices? Donc ce temps-là, allégorique, témoigne d’une histoire en cours dans l’Histoire… Les limbes translucides effacent et couvrent de leurs mouvements les puissants reliefs colorés du paysage-papier. Ils diluent même par endroits, par jeu de recouvrements plus ou moins épais, les jets de l’encre sous-jacents. Les nébulosités pénètrent du dehors au dedans de l’espace pictural, se jouent des transparences, atténuent la force des poussées et abaissent les tonalités fortement colorées. Elles apportent à la contemplation, une douce matité .

Huai-nan-tzu (chap. « Les lois du Ciel ») « Le Tao a pour origine le Vide. Du Vide est né le Cosmos dont émane le Souffle vital. »