“Filtre météorologique 1” 100 cm de diamètre

Nous pouvons imaginer ce filtre, placé entre le ciel et la terre Il enregistre des couleurs et capture des concrétions. Je ne peux m’empêcher de penser, en l’observant, à une planète lunaire ou à un tambour piqué de broderies folles. Les poudres de pigments permettent d’apporter les notes aiguës. ils sont déposés avec soin, en dernier recourt, sur certains reliefs . Nous retrouvons les empreintes de grillages et de trames hérissés, ainsi que des traces, éléments reconnaissables, car empruntés au réel, qui constituent mon vocabulaire graphique. Les réseaux linéaires des seuls éléments géométriques, se trouvent dans les maillages . Les couleurs aimantées se déchirent sur les reliefs. Les trois quarts de la surface sont couverts de touches de papiers superposés et déchirés sur un lavis bleu violine donnant corps à la surface. Les recouvrements sont une façon de « peindre avec le papier » en dessinant des volutes aériennes et d’animer cette marée de blanc rompu.

Les filtres ouvrent de nouveaux champs de recherches  techniques. Celles-ci se basent sur plusieurs objectifs: le premier est d’utiliser le blanc du papier déchiré en petites touches pour “couvrir et animer” la surface, alors que jusqu’à présent c’était le blanc du papier-support qui émergeait, les couleurs “couraient” dessus. Le deuxième point est de décentrer la composition par l’appel visuel  d’un nœud, avec le souci de préserver un équilibre dans la composition générale. Le troisième point est de conserver l’idée des flux qui cette fois-ci ils sont majoritairement sous-jacents, d’épaisseurs et d’intensités variables. Enfin j’accentue l’utilisation du sec et du “mouillé”. Les pigments comme des notes aiguës, sont posés délicatement comme touches finales, pour offrir au regard des effets d’ondes.

“Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout” Victor Hugo (le Rhin)

VIDEO de filtre météorologique 1