Pourquoi ai-je eu envie de faire planer au-dessus de ce territoire agité et flottant, une couleur brulante comme le feu ? L’émotion face aux champs couverts de boutons d’or, de ce printemps, ne m’a -t-elle pas inspirée ? La technique du dripping révèle l’agitation frénétique du jaune primaire, qui traverse de part en part la surface. En premier plan, il nous saute aux yeux. Cette folle surpiqure zigzagante, balade notre regard, tout en survolant l’étrange monde. Elle noue visuellement les différents espaces entre eux, relie les différentes impressions de maillages, les jets sauvages d’encre, les reliefs du papier bosselé et les déchirures du papier qui comme des fenêtres, ouvrent sur des maillages sous-jacents…

Les filtres ouvrent de nouveaux champs de recherches  techniques. Celles-ci se basent sur plusieurs objectifs: le premier est d’utiliser le blanc du papier déchiré en petites touches pour “couvrir et animer” la surface, alors que jusqu’à présent c’était le blanc du papier-support qui émergeait, les couleurs “couraient” dessus. Le deuxième point est de décentrer la composition par l’appel visuel  d’un nœud, avec le souci de préserver un équilibre dans la composition générale. Le troisième point est de conserver l’idée des flux qui cette fois-ci ils sont majoritairement sous-jacents, d’épaisseurs et d’intensités variables. Enfin j’accentue l’utilisation du sec et du “mouillé”. Les pigments comme des notes aiguës, sont posés délicatement comme touches finales, pour offrir au regard des effets d’ondes.

“Le monde est abîme, et le monde s’abîmera.” proverbe Pachtoune

VIDEO filtre n°5